Conseils de coparentalité pour faciliter la gestion des finances

En tant que coparents, le partage des responsabilités financières liées aux enfants se poursuit après une séparation ou un divorce. Voici comment mieux gérer les dépenses liées à vos enfants ensemble.
Par Danielle Leonard · 24 janvier 2025 · 13 minutes de lecture
Single parent holding cup rubs noses with boy sitting on kitchen counter

La gestion des finances familiales peut s’avérer l’un des aspects les plus difficiles de la parentalité, surtout pour les parents monoparentaux qui partagent les obligations financières liées à l’éducation des enfants avec leur ex-conjoint. La gestion des dépenses partagées liées à l’éducation des enfants peut se faire de façon amicale et transparente, mais peut aussi causer beaucoup de frustrations. Peu importe où vous vous trouvez dans le spectre de la coparentalité, nous vous présentons ici les défis que vous pourriez devoir relever et vous offrons des conseils pour partager efficacement les responsabilités financières liées à l’éducation de vos enfants. Nous avons également discuté avec Alicia Robertson, coach de vie certifiée et fondatrice de Lemonade Life, qui encadre les femmes en situation de divorce. 

Qu’est-ce que la coparentalité ? 

On parle de coparentalité lorsque deux parents vivent dans des foyers distincts et continuent de partager les responsabilités – et les joies – d’élever leurs enfants. Selon Alicia, « la coparentalité consiste en un partenariat stratégique dans le cadre duquel vous partagez des valeurs et des objectifs centrés sur les besoins des enfants ». Elle encourage les stratégies axées sur la collaboration et la responsabilité mutuelle envers les enfants.

boy and single father sit on floor smiling and talking

Quels sont les défis financiers liés à la coparentalité ?

Une bonne entente financière entre les deux parents comporte une multitude d’avantages, mais il n’est pas toujours facile de l’établir ou de la maintenir. Si vous avez du mal à trouver un terrain d’entente avec votre ex-conjoint, cela peut être attribuable à un ou plusieurs des défis ci-dessous :

Désaccord sur les dépenses liées aux enfants

Même dans un contexte favorable, il peut être délicat de s’entendre. Pensez à la dernière fois que vous et un ami avez dû choisir un restaurant ! Si on ajoute à cela la pression liée à l’argent, aux enfants et à une relation potentiellement tendue avec votre ex-conjoint, il n’est pas surprenant de constater des frictions pendant les communications. Les ententes de séparation précisent habituellement les dépenses partagées de base, comme la nourriture et le logement, mais il existe d’innombrables autres dépenses qui peuvent ne pas être couvertes. Qu’il s’agisse de frais liés à des appareils orthodontiques, à la pratique d’un sport de compétition, à des leçons de musique ou à des téléphones cellulaires, ce que vous percevez comme une nécessité peut être perçu par l’autre comme du superflu selon ses propres valeurs. En l’absence d’une entente, l’un d’entre vous pourrait devoir payer la totalité des frais, ou vos enfants pourraient simplement devoir s’en passer, ce qui pourrait entraîner des sentiments négatifs.

Rivalité entre parents

Bien que cette situation ne soit pas idéale, certains parents pourraient avoir l’habitude de rivaliser entre eux en ce qui a trait aux dépenses pour leurs enfants. Ils pourraient ressentir le besoin de se rattraper pour le temps qu’ils ne passent pas avec leurs enfants ou de prouver qu’ils sont le « meilleur des deux parents ». Quelles que soient les raisons, les enfants pourraient rapidement profiter de cette situation pour obtenir ce qu’ils désirent, ce qui n’est évidemment pas souhaitable. 

Dépenses imprévues

Malgré tous vos efforts de planification des dépenses, il arrive que des achats importants surgissent sans prévenir. Qu’il s’agisse de dépenses inattendues de soins de santé pour votre adolescent (comme les appareils orthodontiques), de frais de remplacement d’un téléphone cellulaire brisé ou liés à la pratique d’un sport scolaire, de tels coûts peuvent causer un stress financier pour l’un des parents ou les deux si le budget est serré. 

Pour en savoir plus : Le fonds d’urgence expliqué aux ados.

Changement de la situation financière d’un des deux parents

La situation financière à partir du moment de la séparation évolue souvent au fil des ans ou peut changer brusquement. Si l’un des parents perd son emploi, vous pourriez devoir revoir les versements de pension alimentaire pour enfants afin de tenir compte de cette perte de revenu. À l’inverse, si le revenu d’un des parents augmente de façon importante, l’autre parent pourrait vouloir revoir le partage des dépenses. Quoi qu’il en soit, la situation financière d’un parent a souvent des répercussions sur l’autre et peut subitement nuire à la quantité de flux de trésorerie disponible pour les dépenses liées aux enfants pour l’un des parents ou les deux.   

Valeurs différentes

Maintenant que vos enfants vivent dans deux foyers distincts, la différence sur le plan des valeurs entre vous et votre ex-conjoint pourrait devenir plus évidente. Votre perception de l’argent peut être fondée sur des valeurs très différentes et il peut s’avérer difficile de s’entendre sur ce qui est essentiel et ce qui représente du luxe après la séparation. Ces différences peuvent également avoir une incidence sur l’allocation des enfants et les tâches qu’ils doivent accomplir.

female coparent sits on couch with laptop calculating finances kids run around

Sept conseils pour aider les coparents à gérer leurs finances efficacement

Bien que vous ne puissiez pas éliminer toutes les difficultés liées à la coparentalité, il existe des stratégies utiles pour vous assurer que les besoins de vos enfants passent avant tout lors de la cogestion des finances. Voici quelques conseils à retenir.

1. Accepter que vous pouvez seulement contrôler que vos propres finances

Pour établir une bonne collaboration entre parents, il est utile de se rappeler que vous ne pouvez contrôler que ce qui se passe dans votre propre foyer. L’essentiel est de s’assurer que les besoins des enfants passent toujours en premier, même si vous y répondez différemment.« La façon que vous choisirez pour combler les besoins des enfants dans chacune de vos maisons sera différente », affirme Alicia. « Nous n’avons aucun contrôle sur ce qui se passe dans l’autre maison. » Afin de maintenir ce qu’Alicia appelle un environnement « stable et approprié » pour les enfants, elle souligne l’importance de garder ses jugements et ses opinions pour soi-même. « Vous pouvez favoriser un partenariat axé sur ce qui compte et qui met l’accent sur ce que vous pouvez contrôler. » 

2. Déterminer vos dépenses partagées

En tant que coparents, vous pouvez éliminer le risque de conflit en déterminant toutes les dépenses partagées liées aux enfants. Il est certain que des coûts inattendus surgiront à l’occasion, mais dresser la liste de ceux sur lesquels vous vous entendez contribuera à établir une base solide de collaboration. Plutôt que de passer du temps à essayer de convaincre l’autre du bien-fondé de chaque dépense liée aux besoins actuels ou futurs de vos enfants, concentrez-vous sur celles sur lesquelles vous êtes d’accord. Par exemple, les dépenses courantes, ainsi que celles attendues au cours de la prochaine année, comme les appareils technologiques, les activités parascolaires, le tutorat et les voyages scolaires. 

3. Faites le point sur votre situation financière

Selon Alicia, il est essentiel de connaître votre situation financière, et particulièrement votre flux de trésorerie. « Souvent, nous évitons d’examiner nos finances pour déterminer où se trouvent les difficultés », dit-elle. Elle recommande donc de vous assurer de bien comprendre votre plan financier, même si la vérité peut être difficile à accepter. « Soyez au fait et assurez-vous d’être capable de gérer vos finances », suggère Alicia, qui garde ses finances personnelles, celles liées à la maison et celles associées à ses enfants dans des comptes distincts pour plus de simplicité. 

4. Créer un budget de coparentalité

La simple idée d’établir un budget   peut être stressante pour n’importe quel parent, mais n’oubliez pas qu’il n’est pas nécessaire de produire une feuille de calcul de 10 pages avec des codes de couleurs. L’objectif d’un budget partagé est de vous aider à planifier les dépenses et à avoir une idée claire du montant dépensé par chacun. Un examen régulier du budget partagé peut également servir à vérifier si la répartition des dépenses entre les coparents est équitable, surtout si le revenu d’un des deux est beaucoup plus élevé que celui de l’autre.Le suivi de vos dépenses individuelles pour les enfants représente aussi une pratique utile, même si cela peut sembler beaucoup de travail au début. Plus vous êtes transparent l’un avec l’autre, plus votre argument en faveur de la mise à jour de l’entente sera convaincant si vous estimez que vous couvrez plus que les dépenses convenues. 

5. Utiliser la technologie axée sur la coparentalité

Il existe plusieurs applications pour faciliter la gestion des finances des coparents. Par exemple, les paiements automatisés de pension alimentaire, la gestion des dépenses partagées et même des calendriers communs pour le suivi des rendez-vous et des activités des enfants. Parmi les applications axées sur la coparentalité, mentionnons Cozi. Cette application gratuite permet aux coparents de gérer les activités scolaires, les visites chez le médecin, les vacances et l’horaire de leurs enfants. Our Family Wizard a été l’une des premières applications de coparentalité. Elle aide les coparents à se tenir au courant des dépenses et de l’horaire et à mieux communiquer. Elle comporte un babillard sur lequel les parents peuvent laisser des notes sur les événements à venir. L’appli coûte 125 CAD par année et une garantie de remboursement de 30 jours est offerte. WeParent  aide les coparents à gérer les horaires, les activités, les rendez-vous, les documents et les photos. Un essai gratuit de 14 jours est offert au coût de 9,99 USD par mois, ou 99,99 USD par année. 

6. Planification des études postsecondaires

Même si votre enfant n’ira pas à l’université ou au collège avant plusieurs années, les frais pourraient être élevés le moment venu (plus tôt que vous ne le pensez). En tant que coparents, il importe de discuter de l’épargne qui servira à payer les études postsecondaires pendant que les enfants sont jeunes. L’ouverture d’un Régime enregistré d’épargne-études (REEE) offre un avantage supplémentaire : le gouvernement du Canada verse 20 cents pour chaque dollar que vous ajoutez au REEE, jusqu’à concurrence d’un certain plafond. 

Un conseiller en services financiers peut vous aider à déterminer le montant de cotisation idéal par enfant et le montant des cotisations (mensuelles ou annuelles), et à décider s’il est préférable que chacun verse une cotisation égale ou proportionnelle au revenu et que vous cotisiez tous les deux au même compte REEE ou chacun dans un compte distinct. Il y a beaucoup de décisions à prendre, alors ne tardez pas !

Pour en savoir plus sur le paiement des frais liés au collège ou à l’université.

7. Gardez vos conversations loin des petites oreilles

Dans la mesure du possible, évitez de discuter des difficultés financières dans votre relation de coparent. « Nous voulons maintenir un environnement stable et approprié pour vos enfants », rappelle Alicia. « Critiquer l’autre foyer devant vos enfants ou partager vos opinions sur la façon dont les choses devraient se passer là-bas n’est pas productif ou sain pour eux. » Il n’y a pas de mal à discuter de finances à un niveau adapté à l’âge de votre enfant. En fait, vous pouvez choisir de collaborer avec votre ex-conjoint pour enseigner à vos enfants la valeur de l’argent en leur montrant que vous formez une bonne équipe en ce qui concerne leurs besoins par rapport à leurs souhaits, les allocations et les tâches.  

Comment les coparents peuvent-ils communiquer efficacement lorsqu’il est question de finances ?

C’est le moment de mettre de côté les différences personnelles et de garder vos conversations axées sur les enfants et les finances. Plus facile à dire qu’à faire, évidemment… c’est pourquoi nous vous avons fourni des stratégies utiles pour faciliter vos conversations entre coparents (que ce soit en personne, par téléphone ou même par courriel).

Établir un ton formel

Lorsqu’il est question de finances, parlez à votre ex-conjoint comme s’il s’agissait d’un collègue. Gardez votre discussion amicale et neutre, même si certains propos vous choquent. « En cas de soucis liés à votre enfant, ou si vous voulez apporter un changement, concentrez-vous sur la situation de votre enfant », mentionne Alicia. « Laissez les opinions, les jugements et les émotions de côté afin d’avoir une conversation fructueuse pour le bien des enfants. »

S’assurer que le sujet de conversation demeure les enfants

Assurez-vous que les conversations demeurent centrées sur les besoins de vos enfants et résistez à la tentation de blâmer ou de juger l’autre lorsque vous discutez de finances. Il est plus facile de trouver un terrain d’entente lorsque l’accent est mis sur le bien-être des enfants plutôt que sur le fait que les beaux-parents sont trop envahissants ou lorsqu’on évite de ressasser des événements passés pour prouver un point. 

Mettre l’accent sur ce que vous pouvez contrôler

« Je constate qu’il est difficile pour certains parents de se concentrer sur eux-mêmes », dit Alicia, qui suggère de mettre l’accent sur ce que vous, personnellement, pouvez changer. Si vous et votre coparent n’arrivez pas à vous entendre sur certaines dépenses pour les enfants, il est préférable de mettre immédiatement de côté tout ressentiment et toute frustration. Vous pourrez ensuite déterminer si vous pouvez couvrir les frais vous-même ou non. 

two coparents sit on couch holding papers discussing finances

Discuter ou se rencontrer régulièrement

Les dépenses liées à vos enfants évoluent à mesure que leurs besoins et leurs intérêts changent, tout comme votre propre situation financière. Même si vous n’avez pas envie de discuter régulièrement ensemble, un écart trop long entre les conversations peut entraîner des surprises désagréables. Par exemple dans le cas où un parent annoncerait soudainement un changement important dans les dépenses ou les versements de pension alimentaire. Plus vous discuterez souvent des finances liées à vos enfants, plus vous serez au courant des dépenses actuelles et futures. Le dialogue fréquent contribue également à établir une relation de confiance et de respect (quoique formelle). 

Faire preuve de compréhension lors de circonstances difficiles

La situation financière de l’un ou l’autre des coparents pourrait changer brusquement et occasionner du stress pour vous deux. Malgré vos différences, n’oubliez pas que la coparentalité suppose de faire équipe et que trouver des moyens de soutenir un ex-conjoint pendant une période financière difficile profitera à vos enfants à long terme. Se traiter avec respect et empathie peut contribuer à bâtir une relation de coparentalité productive, même après la tempête. 

La façon de gérer vos finances en tant que coparents apporte des avantages aux enfants

Bien que la gestion des finances en tant que parent monoparental puisse être difficile, collaborer entre parents en donnant la priorité aux besoins de vos enfants peut alléger le stress lié aux finances. Une communication ouverte, une compréhension claire de vos finances, une correspondance régulière et une bonne planification financière peuvent contribuer à créer une relation de coparentalité productive qui profitera à vos enfants à long terme, et peut-être même à votre portefeuille. 

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Cet article ne contient que des renseignements généraux et ne constitue pas un conseil juridique, financier ou professionnel. Il convient de consulter un conseiller professionnel au sujet de votre situation particulière. Bien que les renseignements présentés soient considérés comme factuels et actuels, leur exactitude n’est pas garantie et ils ne doivent pas être perçus comme une analyse complète des sujets abordés. Toutes les opinions exprimées reflètent le jugement de l’auteur·e ou des auteur·e·s à la date de publication et sont susceptibles de changer. La Banque Royale du Canada et ses sociétés affiliées n’approuvent pas expressément ou implicitement les tiers ou leurs conseils, opinions, informations, produits ou services.

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